Tōkyō (3)
Lundi
(j'espère que vous cliquez sur les liens à chaque fois pour voir les photos – sinon après vous allez vous plaindre que y a que de la littérature !)
Lundi matin, on est allés visiter la galerie marchande « Nakano Broadway », qui n'avait pas grand-chose d'intéressant à part une salle d'arcade où l'on a retrouvé le vacarme de la veille, et des trucs à manger. On a pu se régaler de takoyaki, des beignets de poulpe sphériques servis à la sauce très-bonne et à la mayonnaise dans un petit bateau en bois, très gras, donc très bons (4).
On est ensuite retournés à Shinjuku, le temps de faire un tour par le sommet de l'immeuble du gouvernement. La vue de là était impressionnante, même si le ciel était trop brumeux pour qu'on voie le mont Fuji. Dans le même quartier, on a réussi à débusquer le musée de l'épée, qui regroupe une cinquantaine de lames de katana, wakizashi, tantō et naginata, tout en expliquant un peu leur mode de fabrication (qui ne sera pas repris ici).
De Shinjuku, on a marché jusqu'au parc Yoyogi, où Wish avait pu assister, quelques semaines plus tôt, au premier Taikai international de Kyudo (tir à l'arc), remporté par la France. C'est un des seuls parcs de Tokyo où les feuillages sont assez hauts et denses pour masquer les gratte-ciel environnants. Caché au centre se trouve le sanctuaire Meiji Jingu, abritant l'âme de l'empereur Meiji, lequel a régné pendant la période d'ouverture du pays aux relations extérieures à la fin du 19è siècle. Il y avait un festival d'ikebana (arrangement floral), des gens endimanchés – un lundi pourtant – en kimono, et des offrandes de saké.
Un peu plus loin se trouvait même une grosse collection de tonneaux de saké, faisant face à autant de tonneaux de… bourgogne. Offerts lors de la consécration du sanctuaire. Les tonneaux de saké étaient décorés de diverses peintures et calligraphies bariolées ; les tonneaux de bourgogne étaient marron foncé. Ça, plus les familles qui sortent le dimanche en kimono intégral : c'est là qu'a germé dans ma tête l'idée très élaborée d'une tradition « quand même un peu plus marrante » que la nôtre… :)
En sortant du parc Yoyogi, on est tombés droit sur un autre des quartiers célèbres de la ville : Harajuku. Et dans celui-ci, une rue en particulier, Cat Street, noire de monde et pleine de magasins de cosplay. Qu'est-ce que c'est ? Ben, c'est quand les jeunes filles et les jeunes gens japonais se mettent à porter des robes de princesse, des vêtements extravagants ou simplement ridicules. Harajuku est le fournisseur officiel.
Derrière cette rue se trouvait un quartier avec des magasins un peu plus bizarres. On a traversé en vitesse pour déboucher sur l'improbable Design Festa Gallery. Cet espèce de gigantesque squat multicolore accueille plein de petites expositions temporaires d'artistes naissants.
Il y avait notamment un illustrateur dont on a beaucoup aimé les images, et dont je me suis trouvé partager la plupart des références en termes d'images qui bougent : Yoshitaka Amano (et FF9), Masaaki Yuasa (et Mind Game), le studio 4°C (et Amer Béton, notre film préféré !)… Il connaissait même les Triplettes de Belleville. Évidemment avec un goût aussi sûr, il ne pouvait être que très bon me direz-vous… Bref, je pense qu'il ne m'en voudra pas si je lui fais un peu de pub ici, il s'appelle Kotaro Sakazume :
À part ça, il y avait aussi des jolies photos, des installations un peu bizarres/morbides, et puis groupe de jeunes filles tout en rose qui occupaient une pièce toute rose ; elles nous on fait plier des grues en papier rose quand on est venus les voir. Comme il n'y avait que ça, je me suis demandé si c'était leur business et si ça valait la peine de louer une salle pour ça – mais j'ai pas su poser la question.
Ça fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de bouffe, et ça tombe bien, parce que la Design Festa Gallery est attenante au meilleur restaurant d'okonomiyaki de la ville ! Je vous ai déjà parlé de ces omelettes à tout : mais vous ne saviez peut-être pas que le vrai mode d'emploi consiste à les faire soi-même. On commande ses ingrédients – à base de nouilles, de poulpe et d'œuf par exemple – on balance le tout sur une plaque chauffante, et quand c'est cuit, on applique de la sauce très-bonne (je crois qu'en fait c'est de la sauce katsu) et on se régale ! Comme dessert, j'ai testé la même chose avec de la glace… si si, de la glace grillée. C'est plus difficile, c'est surtout tout fondu, mais c'est super bon (5).
Sinon, hier j'ai mangé une pomme, et je vous em. :)
Sur le retour, on a croisé Adam, Ève et d'autres monstres…
(à suivre)